tag:blogger.com,1999:blog-57805370996673423672024-02-07T02:11:33.630+00:00Togo 2006Réflexion, commentaires, analyses et rencontres, autour du mois de mai 2006 au Togo.Pierre Capouehttp://www.blogger.com/profile/14132394521312281613noreply@blogger.comBlogger7125tag:blogger.com,1999:blog-5780537099667342367.post-30775896390811698512007-09-28T14:14:00.000+00:002012-01-12T17:04:52.383+00:00Les églises indépendantes prolifèrent<span style="font-weight: bold;"> L'université de Lomé est un endroit plutôt agréable constitué d'un ensemble de petits bâtiments répartis parmi les arbres d'une vaste plaine. Chaque bâtiment regroupe des salles de cours et des bureaux pour les chercheurs et les professeurs, créant ainsi de petites structures scientifiques autonomes. Mais cette première impression laisse rapidement la place à une autre : l'université est en fait à l'image de l'ensemble des structures collectives du Togo qui sont délaissées par les pouvoirs publics. Les bâtiments sont défraîchis pour ne pas dire vétustes, les allées de terre battue ne sont que trous et bosses, les haies, les buissons et ce qui reste de la pelouse sont laissés à eux-mêmes et poussent ou survivent comme ils peuvent.</span><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfm5vPw9_kR7YXvI4vRXzI2HEbR5F1BHq8IvwTJL_WfhAjds_udz1Yut-wd5vTU8WEEHQqpokDoSmVx_3zponPUod1x4nZEWwEdFV8gVZA0H9I6kSEu1AxaSiAqAWp_oSIdM-n_PUG00EG/s1600-h/2006-05-03_14-49-30.JPG"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5115268668995261394" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfm5vPw9_kR7YXvI4vRXzI2HEbR5F1BHq8IvwTJL_WfhAjds_udz1Yut-wd5vTU8WEEHQqpokDoSmVx_3zponPUod1x4nZEWwEdFV8gVZA0H9I6kSEu1AxaSiAqAWp_oSIdM-n_PUG00EG/s400/2006-05-03_14-49-30.JPG" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><br />
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Monsieur Sambiani, professeur de sociologie d'une petite quarantaine d'années, a publié, en décembre dernier dans la revue "CAMES"(2), un article ayant pour sujet la prolifération des nouvelles églises indépendante au Togo et leurs impacts sur la structuration de la ville de Lomé. Il faut dire que le Ministère de l'Intérieur a enregistré en 2002 près de 250 églises différentes et plus de 400 en 2005.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0sTOI8XHrktSC-W9HhyKXu0MxUviCKJsLP4U3tw8-AYIsX9mSG149v6uNJH62-4SXdR_zRaVKxaC3uO27PMtUbjiTWwRLG4S1lJhI9wJ5PVlkuiqPJ-zzPYPGxBdnosz8mjmudjqkWd1Y/s1600-h/2006-05-07_14-33-58.JPG"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5115271061292045298" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0sTOI8XHrktSC-W9HhyKXu0MxUviCKJsLP4U3tw8-AYIsX9mSG149v6uNJH62-4SXdR_zRaVKxaC3uO27PMtUbjiTWwRLG4S1lJhI9wJ5PVlkuiqPJ-zzPYPGxBdnosz8mjmudjqkWd1Y/s320/2006-05-07_14-33-58.JPG" style="cursor: pointer; float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt;" /></a> Mais le phénomène n’est pas propre au Togo. Toute l’Afrique subsaharienne post-coloniale a vu, depuis les années septante, une explosion de mouvements religieux, majoritairement chrétiens et protestants, défigurer le paysage philosophique traditionnel. De Simple phénomène marginal, ces nouvelles églises et leurs prédicateurs (prophètes ou pasteurs) sont devenus, en l'espace de trois ans, un véritable phénomène de masse. Ces pasteurs, qui ne cachent pas leurs liens avec les églises évangéliques américaines -il y sont d'ailleurs formés-, distillent souvent, en tout hâte une liturgie sommaire et baptisent et convertissent à tours de bras. Si l’on reprend les statistiques de la conférence épiscopale du Togo, un togolais sur quatre serait baptisé dans un pays dont les racines restent ancrées à la fois dans une religion africaine traditionnelle ainsi que dans la religion musulmane.<br />
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« <span style="font-style: italic;">En intégrant les schèmes de la philosophie africaine dans le christianisme, ces mouvement pentecôtistes qui voient régulièrement le jour au Togo, répondent à un besoin émotionnel </span>» nous dit Monsieur Sambiani. L'essentiel de leur succès semble en effet s'attacher à leurs promesses de miracles, de guérisons, de succès financiers et amoureux. A une délivrance totale de toutes les servitudes. Un des éléments qui caractérise l'ensemble de ces nouvelles églises réside dans la promesse que les dons financiers et la prière amèneront une résolution immédiate des difficultés vécues par les fidèles et leur garantiront l’accès au ciel après leur mort. Ces pasteurs bâtissent leur succès en jouant sur la confusion entre croyance et superstition. Monsieur Sambiani raconte même une anecdote qui court Lomé sur une de ces églises qui a été fermée après la découverte d'un pot de terre cuite emplit de plumes et enterré devant l'entrée principale de ses bâtiments. Ce pot était sensé fonctionner « comme un fétiche vaudou » pour faire venir les fidèles.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigXwb2N2w7p02Mk2JPso32vZnO2MQK4MYRKN2X8Ym3xdHY_avoc89ZBcnvL3b9vUnGLJarEH70BJ0Sxxs6FwBhPvgLPkTgdqpWLMz8T3LOkVVQPDp1BE6P85cUr7UYFWSlFs3adO3hbH9r/s1600-h/2006-05-07_12-25-12.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5115269575233360866" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEigXwb2N2w7p02Mk2JPso32vZnO2MQK4MYRKN2X8Ym3xdHY_avoc89ZBcnvL3b9vUnGLJarEH70BJ0Sxxs6FwBhPvgLPkTgdqpWLMz8T3LOkVVQPDp1BE6P85cUr7UYFWSlFs3adO3hbH9r/s400/2006-05-07_12-25-12.jpg" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><br />
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Si le professeur Sambiani n'est pas tendre avec les initiateurs de ces églises, il ne l'est pas non plus envers ses propres concitoyens à qui il reproche une trop grande crédulité et une recherche de solutions magiques, miraculeuses aux problèmes quotidiens. Mais a contrario, il reconnaît aussi une certaine fonction sociale à ces églises dont l'accueil, la convivialité et la forte intégration sociale au sein des groupes de prière, forment un ensemble alternatif aux structures sociales traditionnelles existantes exclusivement basées sur la famille. Par ailleurs, le professeur de sociologie de l’université de Lomé constate aussi qu'une partie des fidèles n'ont pas une simple attitude passive face à ces églises, mais qu'ils pratiquent une sorte de consumérisme en tentant de maximiser ou d'optimaliser leurs chances de miracle ou de guérison en passant d'un pasteur à un autre en fonction de leurs qualités reconnues ou de miracle avéré. S’il reconnaît que certains groupes ayant un niveau d’éducation plus important exercent leur sens critique en changeant de pasteur de manière à satisfaire une recherche d'une liturgie plus convaincante, Monsieur Sambiani ajoute, non sans un certain sens de l’humour typique à la société africaine, que le commérage des femmes leur permettaient de se tenir au courant des qualités des différents pasteurs, et que celle-ci pouvaient donc pratiquer leur marché en comparant les différents services proposés.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEpWPy3yUUXS9Ru1Fxp1eQjBWyVLgTXy4HSsnAQu0rAfGXnHDPq_jIRIavfIr3ZScvHypKH3QKSLs1Brb0pFU4yiKN2gxRW9O5jd6dJwjMyhtmol3EopdQ_Pqs9QRkzEIvYo5RJakwPPrZ/s1600-h/2006-05-23_12-57-36.JPG"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5115268024750166978" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEpWPy3yUUXS9Ru1Fxp1eQjBWyVLgTXy4HSsnAQu0rAfGXnHDPq_jIRIavfIr3ZScvHypKH3QKSLs1Brb0pFU4yiKN2gxRW9O5jd6dJwjMyhtmol3EopdQ_Pqs9QRkzEIvYo5RJakwPPrZ/s400/2006-05-23_12-57-36.JPG" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><br />
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<span style="font-size: 85%;">(1) Article basé sur l'entretien avec monsieur SAMBIANI Dago Djabéna, professeur de sociologie à l'université du Lomé<br />(2) La Revue CAMES publication scientifique du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur. <a href="http://www.cames.bf.refer.org/">http://www.cames.bf.refer.org/ </a><br /><br />Photo: Pierre Capoue - Togo 2006</span><br />
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Juin 2006 - Pierre Capoue</div>Pierre Capouehttp://www.blogger.com/profile/14132394521312281613noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-5780537099667342367.post-34293217331965804322007-06-18T19:11:00.000+00:002012-01-12T16:59:58.330+00:00Raymond Afantchao et les collèges communautaires.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOGS_qFRQ6G-DpSWLMhvlyQFbq4bw8ih3sE2uC6GgmfANLgJ3UseGz8FC7vwBv4ytu88fT419-mo8yr2Mm5Bia-R89eR1Xou2bxJDyyAozXN2Tgs4zPsgHSIwuQqHgaZm0rg8Wl2LMwW_O/s1600-h/2006-05-19_12-33-55.JPG"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5078252624933443122" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgOGS_qFRQ6G-DpSWLMhvlyQFbq4bw8ih3sE2uC6GgmfANLgJ3UseGz8FC7vwBv4ytu88fT419-mo8yr2Mm5Bia-R89eR1Xou2bxJDyyAozXN2Tgs4zPsgHSIwuQqHgaZm0rg8Wl2LMwW_O/s320/2006-05-19_12-33-55.JPG" style="cursor: pointer; float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt;" /></a><br />
<span style="font-weight: bold;">C‘est un homme affable, bien rond de sa personne et pourtant étonnamment agile, monté sur une petite moto il fil à toute vitesse sur les pistes défoncées, toujours pressé. Monsieur Afantchao conduit trois projets de front et en a encore autant en réserve. Boulimique de travail, il multiplie les rendez-vous pour tenter de convaincre les bailleurs de fonds de la validité de ses initiatives. La particularité des projets de monsieur Afantchao réside dans le fait que ce sont des projets pensés par des Togolais, pour le Togo. Ceux-ci prennent en comptes les particularités du pays sans passés par le formatage imposé par les cadres expatriés des ONG internationales.</span><br />
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<a href="http://togo2006-pc.blogspot.com/2007/06/raymond-afantchao-et-les-collges.html#edil">1. Les E.D.I.L.</a><br />
<a href="http://togo2006-pc.blogspot.com/2007/06/raymond-afantchao-et-les-collges.html#coton">2. Du coton à l'école</a><br />
<a href="http://togo2006-pc.blogspot.com/2007/06/raymond-afantchao-et-les-collges.html#alpha">3. L’alphabétisation, une limite</a><br />
<a href="http://togo2006-pc.blogspot.com/2007/06/raymond-afantchao-et-les-collges.html#bac">4. Maintenant il faut passé le BAC</a></div>
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<span style="font-size: 130%;"><a href="http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=5780537099667342367" name="edil">Les E.D.I.L.</a></span><br />
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Le grand projet de monsieur Afantchao ce sont les EDIL (Ecole D’Initiative Locale), des écoles primaires créées directement dans les campagnes à la demande de communautés villageoises. Les parents qui y inscrivent leurs enfants prennent en charge le salaire des enseignants, monsieur Afantchao et l’université de Lomé se chargent de former les professeurs, et d’encadrer le projet du point de vue de la pédagogie et pour l’organisation des examens. Ces structures alternatives d’enseignement offrent à des petites communautés isolées une possibilité de scolarisation pour les plus jeunes.<br />
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Raymond Afantchao n’est pas le seul dans son cas, c’est ainsi que depuis une douzaine d’années c’est développé, à côté des écoles officielles et des écoles privées, tout un réseau de ces EDIL pour pallier le déficit des structures scolaires officielles. Ces écoles alternatives, financièrement accessibles, offrent un niveau de formation satisfaisant les exigences légales. Il faut savoir que les écoles publiques offrent souvent un niveau de formation très aléatoire et ont des taux de réussites aux examens pouvant être très mauvais (moins de 40 %, selon nos sources). En ce qui concerne les écoles privées, elles sont tout simplement hors de prix pour la très grande majorité des Togolais.<br />
<span style="font-size: 130%;"><a href="http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=5780537099667342367" name="coton"></a></span><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghuqITXIt6RYSrEl_A-mdhOvs2hQDEajB1P8S4mjsF-eYULKZmRYzlHbAFRvSBfD5KXSCOE6wKXFeVj-4l6AQg7S6QMJU3V57iX-sOUrZiqqOhdSQtoSJ0nsrRJhzDqfPE7efQGlh3dOph/s1600-h/Lome+Fl+05+-+Ph+10a_filtered.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5078253728740038210" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEghuqITXIt6RYSrEl_A-mdhOvs2hQDEajB1P8S4mjsF-eYULKZmRYzlHbAFRvSBfD5KXSCOE6wKXFeVj-4l6AQg7S6QMJU3V57iX-sOUrZiqqOhdSQtoSJ0nsrRJhzDqfPE7efQGlh3dOph/s400/Lome+Fl+05+-+Ph+10a_filtered.jpg" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><a href="http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=5780537099667342367" name="coton"><br /></a><span style="font-size: 130%;"><a href="http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=5780537099667342367" name="coton">Du coton à l’école</a></span><br />
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C’est ainsi que près de la ville de Notché une de ces EDIL accueille aujourd’hui plus de 200 élèves avec quatre instituteurs et un directeur (seule personne officiellement reconnue par l’État). Cette école est d’ailleurs intéressante à plus d’un titre. D'une part, elle offre une réelle solution pour la scolarisation des campagnes, avec de meilleurs taux de réussites aux examens d’État que l’école publique qui est pourtant co-financée par l’UE et qui est située à une dizaine de kilomètres de là. D'autre part, cette EDIL est le fruit de la volonté d’un seul homme, analphabète, ne parlant que l’Ewe (dialecte local), mais qui a réussi dans la production de coton et qui a pris conscience que s’il avait pu recevoir une éducation, il aurait pu aller encore plus loin… Il a donc pris sur lui de soutenir, avec sa fortune personnelle, l’éducation de ses enfants et de tous les enfants de son village en aidant à l’installation et au fonctionnement d’une EDIL, n’hésitant pas d’ailleurs à payé de sa poche les salaires des instituteurs.<br />
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Les enfants grandissant et réussissant, il faut maintenant penser à leur offrir la possibilité de poursuivre leurs études dans un collège. Si le réseau des écoles primaire au Togo est lâche, le réseau des collèges l’est encore beaucoup plus d’autant que la politique des bailleurs de fonds internationaux tend à privilégier l’enseignement primaire et les formations qualifiantes au détriment de l’enseignement secondaire. <a href="http://togo2006-pc.blogspot.com/2007/03/arts-artisanat-et-tourisme-kpalim.html">(voir: arts, artisanat et tourisme à kpalimé)</a><br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEuntTabPJt_SPrKlVlI_2ow4mVILpBtWgCgEksqZReJv2vHdiahtzmxMYopipVK-GfFdrANShIz0UwsBzoAlUoppqli5cBwO2kG807huLEaLqL1EiYwJ1rbDyLvbspzXHJD0HGft9Bsb4/s1600-h/2006-05-12_13-18-38.JPG"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5078254394459969106" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEuntTabPJt_SPrKlVlI_2ow4mVILpBtWgCgEksqZReJv2vHdiahtzmxMYopipVK-GfFdrANShIz0UwsBzoAlUoppqli5cBwO2kG807huLEaLqL1EiYwJ1rbDyLvbspzXHJD0HGft9Bsb4/s400/2006-05-12_13-18-38.JPG" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><br />
<span style="font-size: 130%;"><a href="http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=5780537099667342367" name="alpha">L’alphabétisation, une limite</a></span><br />
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Cette politique prioritairement centrée sur l’alphabétisation a pour conséquence de faire l’impasse sur les filières d’enseignement général permettant le développement de futures élites formées localement. Or aujourd’hui si nous voulons voir l’Afrique sortir de l’impasse, il faudra passer par le développement de futures fonctionnaires, ingénieurs, médecins, etc. qui auront pris conscience de leurs rôles dans la société et qui porteront les valeurs de leur communauté. Cela ne peut pas, en définitive, se faire par la formation d’étudiants dans des structures scolaires et universitaires dépendante de projets pédagogiques étrangers, même si ceux-ci sont guidés par les meilleures volontés du monde. À terme le Togo comme le reste de l’Afrique devra développer ses propres chaînes d’enseignement permettant de former les enfants depuis l’enseignement primaire jusqu'à l’université.<br />
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<span style="font-size: 130%;"><a href="http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=5780537099667342367" name="bac">Maintenant il faut passé le BAC</a></span><br />
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Mais l’organisation d’un collège est une tout autre affaire. Là, monsieur Afantchao, qui est aussi responsable du département de pédagogie de l’université de Lomé, va fournir des enseignants volontaires qui devront pallier à leur formation sommaire par le dynamisme de leur jeunesse et la conscience de l’importance de leur mission. Tout naturellement, on implante donc un Collège Communautaire, basé sur le même modèle que les EDIL. Trois professeurs et un préfet accueillent une petite quarantaine d’élèves pour les préparer en six ans à passer leur BAC. Trois paillotes et quelques bancs suffisent ainsi pour créer le collège « <span style="font-style: italic;">Marie Bietlot</span> », du nom d’une jeune femme qui travaillait à la scolarisation du Togo et qui a été emportée, bien trop tôt, par un « neuro-palu », maladie dont même les structures sanitaires occidentales ne peuvent prédire l’issue.<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2VSnHg3wzQUh7qGeVee19bSCzFIjbMZzT3tyvvZD-qhiZjXTIuJseZF_nHjORAavQgK4EXh6lyPJrwZ0GGI5Q1XIEE8EiXJNHrAXXgrVKqS8vwSTVcSQpDH2j2tnMipkj2bwNCCGnV9B0/s1600-h/2006-05-19_13-28-09.JPG"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5078254828251666018" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2VSnHg3wzQUh7qGeVee19bSCzFIjbMZzT3tyvvZD-qhiZjXTIuJseZF_nHjORAavQgK4EXh6lyPJrwZ0GGI5Q1XIEE8EiXJNHrAXXgrVKqS8vwSTVcSQpDH2j2tnMipkj2bwNCCGnV9B0/s400/2006-05-19_13-28-09.JPG" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><br />
Le défi actuel de Monsieur Afantchao c’est la reconnaissance des EDIL et des Collèges Communautaires par les instances gouvernementales du Togo. En effet, si pour l’enseignement primaire l’expérience des EDIL commence à être reconnue officiellement, ce n’est pas encore le cas pour les Collèges. Cette situation inquiète d’ailleurs, le préfet du collège « <span style="font-style: italic;">Maire Bietlot</span> » et les partenaires de l’université de Lomé, car dans deux ans les premiers étudiants devront passé leur Diplôme qui devra être reconnu par l’État afin qu’ils puissent accédé plus tard à l’université, mais aussi pour être reconnus d’un point de vue professionnel.<br />
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Pour en savoir plus sur les EDIL:<br />
<span style="font-size: 85%;"><a href="http://www.hcci.gouv.fr/lecture/note/nl096.html">http://www.hcci.gouv.fr/lecture/note/nl096.html</a><br /><a href="http://www.repta.net/repta/telechargements/contribution_togo.pdf">http://www.repta.net/repta/telechargements/contribution_togo.pdf</a></span><br />
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<span style="font-size: 85%;"><span class="fullpost">Photo: pierre Capoue - Togo 2006</span></span><br />
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: 85%;">Pierre Capoue - Juin 2006</span></div>Pierre Capouehttp://www.blogger.com/profile/14132394521312281613noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5780537099667342367.post-30814685357895980632007-04-29T20:20:00.000+00:002013-04-14T14:07:33.901+00:001er mai 2006 Lomé - entre la bière de T'chouk et le reboisement<a href="http://togo2006-pc.blogspot.com/2007/03/1er-mai-2006-lom-entre-la-bire-de.html"></a>
<span style="font-size: 78%;">Article publié dans le "Drapeau-Rouge" numéro 13 juin 2006</span><br />
<a href="http://togo2006-pc.blogspot.com/2007/03/1er-mai-2006-lom-entre-la-bire-de.html"><span style="font-size: small;">article complet : </span>http://togo2006-pc.blogspot.com/2007/03/1er-mai-2006-lom-entre-la-bire-de.html</a><span style="font-size: 78%;"> </span><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8iF-fC412LzM2abwvk5nwBc8dICt_EPj8xlN3BQaSRsQdO-WDKCXkmYm7I8CYSLCenDbwopSOSj2mfqYia6XeYIES5XRQXQn3eSLDeog0OAQGaq0gvLoYN6zttvo_Nb8RhH_oyk_hJV3O/s1600-h/2006-05-01_12-35-38.JPG"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5058933459039507426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8iF-fC412LzM2abwvk5nwBc8dICt_EPj8xlN3BQaSRsQdO-WDKCXkmYm7I8CYSLCenDbwopSOSj2mfqYia6XeYIES5XRQXQn3eSLDeog0OAQGaq0gvLoYN6zttvo_Nb8RhH_oyk_hJV3O/s320/2006-05-01_12-35-38.JPG" style="cursor: pointer; float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt;" /></a><b>C'est le Premier Mai à Lomé, je compte bien me rendre aux manifestations et aux festivités de la fête du Travail. Déjà depuis hier soir la radio togolaise n'a pas arrêté de nous rappeler l'importance du premier mai pour tous les travailleurs. C'est ainsi que j'apprends que l'ensemble des syndicats du Togo va défiler ensemble (en front commun) pour aller remettre leur « cahier de doléances » aux représentants du gouvernement</b><br />
<span class="fullpost"><b> Arrivé à proximité du rassemblement on constat une forte et ostensible présence policière et militaire. Il est clair que les représentants officiels sont déjà arrivés, garde d'honneur, limousine, voiture blindée finissent de compléter le tableau. Dans la foule des travailleurs amassée quelques panneaux revendicatifs et une plainte « on n'entend pas les discours, ils auraient pu mettre un micro et des haut-parleurs tout de même. »</b><br /><br />Si l'ambiance générale paraît décontractée, le regard inquisiteur d'un gendarme et de ses collègues a vite fait de vous calmé. De toute façon il fait déjà trop chaud en cette fin de matinée pour crier quelques slogans. Visiblement, cette espèce de cérémonie solennelle à la mise en scène si cérémonieuse ne nous apprendra rien de plus. D'ailleurs, les travailleurs, avec leurs t-shirts blancs frappés des emblèmes et des sigles de leurs formations syndicales, s'en vont déjà par petit groupe.<br />Ces groupes qui semblaient suivre, un temps, le même chemin bientôt se séparent et se dispersent dans toute la ville.</span><br />
<a name='more'></a><span class="fullpost"><br /><br />Aux abords de la Place de l'Indépendance, quatre personnes prennent l'ombre sous les arbres. Ce sont des chauffeurs, (taxis, taxis collectifs, routiers), pardon, se sont des membres d'USYNDICTO le premier et le plus ancien des syndicats du Togo. Celui-ci regroupe tous les chauffeurs, routiers, taxis, etc. en effet les syndicats au Togo se répartissent sur une base corporatiste, toute foi chaque syndicat revendique parallèlement une appartenance idéologique (politique).<br /><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwJs7Zf2P8ttW4RfXR2BUFKPYUXyRSyX3iBEE8WE1v4rdkxBoeT5FjPSO_V7G5SLnOXMDYQPsTfdB8r2CkRkHx9TTKSFdoBR22BWoZQQ8p0f-DCJ_Nr8vqlivXnaTjzs_r8qx1Vykggzbm/s1600-h/2006-05-01_14-06-48.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5058934360982639602" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwJs7Zf2P8ttW4RfXR2BUFKPYUXyRSyX3iBEE8WE1v4rdkxBoeT5FjPSO_V7G5SLnOXMDYQPsTfdB8r2CkRkHx9TTKSFdoBR22BWoZQQ8p0f-DCJ_Nr8vqlivXnaTjzs_r8qx1Vykggzbm/s400/2006-05-01_14-06-48.jpg" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><br /><br />Après un premier bol de t'chouk, sorte de bière de mil à fermentation spontanée, on commence à discuter à propos du syndicat, du Premier Mai, de la CNTT (confédération nationale des travailleurs togolais) et d'autres camarades nous rejoigne.<br />Seule la CNTT est habilitée à discuté avec le ministre (du travail), celle-ci regroupe les représentants de toutes les organisations syndicales, c'est encore sous l'égide de celle-ci que l'on établit le « cahier des doléances » au sein de la conférence sociale qui regroupe les syndicats plus les représentants du gouvernement et le patronat.<br /><br />Christophe Agbeitor, alias "papa cellulaire", explique que le délégué général, Agbemadon a été élu pour des raisons politiques, mais celui-ci ne connaît rien au syndicat et aux problèmes des chauffeurs. C'est son adjoint Moussa qui aurait dû être élu en fait, c'est ce dernier d'ailleurs qui fait réellement fonctionner le syndicat.<br />Sous les arbres, avec le t'chouk et le plat de chèvre et de manioc la parole se libère et on a vite fait d'oublier le temps qui passe.<br /><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlLhiWQEnn4ywKSCig90DqTchZDyfh5GWzz-OGNye6_kso1kgKfQEDx2pw9lIl8xyRpvaIjchJvoOwLcE3ZFtzDhTPSn9ND0ZV9qoQvJk_pjtZyZbGMM2jhQp4eU0MhT3ls6rP_1Lad-T9/s1600-h/2006-05-01_15-40-14.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5058935439019430914" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlLhiWQEnn4ywKSCig90DqTchZDyfh5GWzz-OGNye6_kso1kgKfQEDx2pw9lIl8xyRpvaIjchJvoOwLcE3ZFtzDhTPSn9ND0ZV9qoQvJk_pjtZyZbGMM2jhQp4eU0MhT3ls6rP_1Lad-T9/s400/2006-05-01_15-40-14.jpg" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><br /><br />Un peu plus loin pourtant, les échos d’une sono se font entendre. C'est un autre syndicat, celui des travailleurs du bois et produits dérivés. Ici l'ambiance quoique toujours bon enfant est un peu plus solennel (-- pourrait presque nous faire penser que nous sommes place Rouppe --). Messieurs Ayao et Richard expliquent les problèmes relatifs à la Loi sur la déforestation.<br /><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiUc3s-0mnfkAoafk3tFfHzzkKIZgK0F0dqeYLhzuvu8fDxAqRBI7Sbw_E1ty9BZmfIj3QD6bLwyymGlIzHsXeeDWuHMmNq0QkMiGrND7m3Aes_YtaDKQQxgLg9oYwuD6ARoL5gQwUKBDw/s1600-h/2006-05-01_15-16-34.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5058935980185310226" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiUc3s-0mnfkAoafk3tFfHzzkKIZgK0F0dqeYLhzuvu8fDxAqRBI7Sbw_E1ty9BZmfIj3QD6bLwyymGlIzHsXeeDWuHMmNq0QkMiGrND7m3Aes_YtaDKQQxgLg9oYwuD6ARoL5gQwUKBDw/s400/2006-05-01_15-16-34.jpg" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><br /><br />La Loi actuelle impose une taxe globale pour l'exploitation forestière. Cette taxe qui est théoriquement destinée à financer le reboisement est en pratique détournée à d'autres fins. Le syndicat explique : d'une part, les exploitants actuels ne sont que des sous-traitants de sous-traitants de multinationales ; d'autre part, on fait porter la faute du déboisement, officiellement, sur les femmes qui font du charbon de bois (micro source de revenus complémentaire et indispensable pour les foyers...) Mais en réalité, selon le syndicat, les femmes utilisent le plus souvent des déchets de coupe. <br /><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmKCvLWdIODWGUtbnO0X0vzfxPK8g4JkUEhGobSDbInpXxn2lweUFS3-3vzxr0k1m7EU-q4ipI_yXRSbhIKA1V_qjxKnJW9nQPOEeX0OjMrkF7QfAbgp98RoixtyqfZJ6YNb1Tpg4REIWn/s1600-h/2006-05-12_13-49-22_filtered.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5058936495581385762" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmKCvLWdIODWGUtbnO0X0vzfxPK8g4JkUEhGobSDbInpXxn2lweUFS3-3vzxr0k1m7EU-q4ipI_yXRSbhIKA1V_qjxKnJW9nQPOEeX0OjMrkF7QfAbgp98RoixtyqfZJ6YNb1Tpg4REIWn/s400/2006-05-12_13-49-22_filtered.jpg" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><br /><br />Ce sont les exploitants forestiers qui par leur pratique de coupe systématique, alors qu'ils utilisent en pratique, pas plus d'une ou deux essences, qui sont en réalité responsables de la déforestation. Lors de l'abatage, les arbres chutent sans être guidés entraînant avec eux les arbres voisins, fendant les troncs et brisant les branches maîtresses. Par ailleurs, le syndicat dénonce que les parcelles misent en exploitations sont souvent achetée par des prête-noms pour des sociétés internationales. C'est ainsi que se construit la revendication du syndicat qui demande une responsabilisation de l'exploitant forestier dans le processus de reboisement, en lieu et place de la taxe globale (pour le reboisement). Les femmes du syndicat qui font du charbon de bois confient, par ailleurs, qu’elles ont déjà entrepris des campagnes de reboisement en leur nom propre. ...<br /><br /><br />Photo: pierre Capoue - Togo 2006</span><br />
<div style="text-align: right;">
Juin 2006 - Pierre Capoue<br />
<br /></div>
Pierre Capouehttp://www.blogger.com/profile/14132394521312281613noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5780537099667342367.post-19762764284715957502007-04-17T22:59:00.000+00:002012-01-12T16:46:50.955+00:00La chasse au crocodile<div class="MsoNormal" style="font-size: 78%;">
Rencontre avec Monsieur le docteur Kany Sokpo Diallo : Ministre de la Population, des Affaires sociales et de la Promotion féminine et Monsieur ESSO-WAZINA YERINA directeur du 5ème Programme Pluri-annuel de Micro Réalisation (PPMR) de L’union européenne</div>
<span style="font-size: 100%;"><span style="font-weight: bold;"><br />La chasse</span></span><br />
<br />
<span style="font-weight: bold;">Ce soir, nous allons à la chasse au crocodile pour ce faire j’ai rendez-vous avec mon guide, c’est un jeune homme d’approximativement 25 ans, dynamique, chemise blanche, </span><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzkB2VgcRHpVDua_C-OM3dQBbD_qvlPKbBadQYs1DHFYdtbxsbFKbxamInMyVGumtdzNM3uW5EMKqMRnOyz-g9Vn7tpyIuzecx6QIGPKsgQ0XLcs7qFWzMvcj8XVpzIxrDoN7qrJQzmuKW/s1600-h/2006-05-14_19-08-56+copie.jpg" style="font-weight: bold;"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5054542519453406546" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzkB2VgcRHpVDua_C-OM3dQBbD_qvlPKbBadQYs1DHFYdtbxsbFKbxamInMyVGumtdzNM3uW5EMKqMRnOyz-g9Vn7tpyIuzecx6QIGPKsgQ0XLcs7qFWzMvcj8XVpzIxrDoN7qrJQzmuKW/s320/2006-05-14_19-08-56+copie.jpg" style="cursor: pointer; float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt;" /></a><span style="font-weight: bold;">pantalon noir, il parle avec aisance, sans accent, il est vrai qu’il a fait ses études à l’université de Lille en France. Il rêve de modernité, il veut voir les choses bouger et créer des connexions. Il explique aussi qu’il est le fils d’un homme important au Togo. D'ailleurs, il propose d’organiser une rencontre avec son père.</span><br />
<br />
<span class="fullpost">Vous l’aurez compris le crocodile togolais n’est pas un saurien préhistorique, mais plutôt un vieil animal politique ayant déjà vécut beaucoup de crises, à la peau dure comme du cuire et aux réflexes mordants…<br /><br />Il est 19H00, la nuit est déjà tombée depuis plus d’une heure quand nous nous mettons en route vers la résidence de mon crocodile. Sa propriété, comme toutes les propriétés résidentielles privées de Lomé, est entourée d’un mur aveugle haut de 2,50 mètres. Le quartier comme tous les quartiers de la capitale est sillonné de rue de terres battues défoncée et parsemée de cailloux et de gravats. Mais une fois à l’intérieur, on découvre un beau jardin aménagé et éclairé, dans le salon trône, surélevé, une monumentale télévision avec un écran de 1,5 mètre sur 1 mètre. C’est le symbole ultime de la position sociale de notre hôte avec le groupe électrogène pétaradant dans le fond du jardin.</span><br />
<a name='more'></a><span class="fullpost"><br /><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjkBd12UBsX3GRogTFMdLzhJk3erQuvv2LbUsdIJ2stRTt25BCZpZhgYPVN0qCYAKvqJI99BenmRFHolIHcznpVwTwMmBnCV17-z1IsllnOe6BBa7viYGwO0s913zmG7s25POW5B4dtNky5/s1600-h/2006-05-05_09-40-31.JPG"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5054543777878824290" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjkBd12UBsX3GRogTFMdLzhJk3erQuvv2LbUsdIJ2stRTt25BCZpZhgYPVN0qCYAKvqJI99BenmRFHolIHcznpVwTwMmBnCV17-z1IsllnOe6BBa7viYGwO0s913zmG7s25POW5B4dtNky5/s400/2006-05-05_09-40-31.JPG" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><br />Le crocodile est sûr de la position qu’il occupe et tient à le faire savoir. Prudent comme un tigre malgré le caractère non officiel de la rencontre, il nous fait attendre un bon quart d’heure pour un entretien finalement assez délicat. Le vieux crocodile ne veut rien lâcher, mais il tient à montrer et à faire sentir son importance. Pourtant, il en aurait à raconter s’il le voulait, ancien responsable des privatisations au Togo, il pourrait facilement expliquer les conditions des privatisations du secteur de l’électricité et du port autonome de Lomé. Mais ce dernier reste irrémédiablement fermé visiblement nous ne somme pas à l’heure de sa biographie. Il sert quelque platitudes sur le pays et ses mutations engagées avec le « dialogue inter-togolais » de Faure Gnassingbé (l’actuel président), les merveilles de la coopération chinoise (formation de médecins, de cadres, etc.) et l’aspect envahissant des produits chinois en rapport avec leur faible coût, etc. (<a href="http://togo2006-pc.blogspot.com/2007/02/attention-au-pril-jaune-quand-la-chine.html">voir article sur la coopération chinoise au Togo</a>)<br /><br />A l’issue de l’entretien, il ne reste qu’un sentiment confus d’une grande perte de temps, réciproque probablement. Mais mon guide, indécrottable optimiste, ne voit dans tout cela qu’un premier contact dans la grande tradition africaine des rencontres qui ne commencent réellement qu’au deuxième contact.<br /><br /><span style="font-size: 100%;"><span style="font-weight: bold;">Autour de la chasse</span></span><br /><br />À la direction du Programme Pluri-annuel de Micro Réalisation (PPMR) les choses sont quelque peu différentes, toujours aussi policées, mais cette fois l’envie de communiquer est là.<br /><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaDpWPXqPKgeW5xuo9bUBqCF96yu0ScvWUTk3YnUBgSaM4fE7JZWsp7SQT7YK105ZwkKLvUeOiGt1XyHoyNrfO-DYmRSB09Ls5lBirsi7aK2OpSSekEBHYx488BBN-bSabl-tjozDyIKHw/s1600-h/2006-05-14_13-18-52+copie_filtered02.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5054548635486836114" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjaDpWPXqPKgeW5xuo9bUBqCF96yu0ScvWUTk3YnUBgSaM4fE7JZWsp7SQT7YK105ZwkKLvUeOiGt1XyHoyNrfO-DYmRSB09Ls5lBirsi7aK2OpSSekEBHYx488BBN-bSabl-tjozDyIKHw/s400/2006-05-14_13-18-52+copie_filtered02.jpg" style="cursor: pointer; float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt;" /></a>Si le dialogue « inter-togolais » est une réalité, Monsieur ESSO-WAZINA YERINA, un Kotokoly(1) de la région de Kara, coordinateur togolais du PPMR dit aussi que les gens sont lassés d’attendre des changements qui ne viennent pas. Il rappel encore que ce n’est pas la première tentative de dialogue au Togo. Dans la rue, comme d’ailleurs aux terrasses des bars et dans les maquis (cantine typique et populaire du Togo) il n’est pas rare d’entendre cette impatience.<br />« <span style="font-style: italic;">Ce sont toujours les même qui sont au pouvoir, bientôt il faudra une révolution</span> », boutade ou réalité, le professeur d’économie de Kara qui tiens ces propos sait qu’il n’est pas le seul à penser cela. Musulman pratiquant, le souriant directeur d’hôtel de Sokodé tient à peu près les mêmes propos. Ainsi, les salaires impayés par un état qui semble en faillite à cause de la corruption sont le quotidien des enseignants, des médecins et des fonctionnaires. « <span style="font-style: italic;">Vous savez, les Africains dès qu’ils ont un peu d’argent ils s’empressent de l’investir en Europe ou aux États-Unis. Tant que cette forme d’égoïsme durera ici, l’Afrique ne pourra pas évoluer</span> » confie encore Monsieur Esso-Wazina, là encore il n’est pas seul à faire ce constat.<br /><br /><span style="font-size: 100%;"><span style="font-weight: bold;">Le dialogue</span></span><br /><br />Depuis le début de l’année a commencé le « dialogue inter-togolais », une rencontre multilatérale entre tous les partis politiques qui souhaitent y participer. Seul Nicolas Lawson, chef de file d’un petit parti radicale est resté prudemment à l’écart. Le « dialogue inter-togolais » devrait aborder tous les points délicats devant permettre une transition du pouvoir et l’établissement d’une démocratie. Parmi ceux-ci, au moins deux concernent la constitution et les lois sur les élections. Les espoirs portés par le dialogue sont grands, peut-être trop même. Une partie de la population surtout dans le centre du pays ne croit plus aux chances d’aboutir. Ils pensent comme Monsieur Esso-Wazina et comme mon crocodile que les vieux barons du régime ne sont pas prêts à partir. Monsieur Esso-Wazina précise que la peur des représailles s’ils venaient à lâcher leur pouvoir les maintiens en place et que les notions de démocratie et de citoyenneté, si chère aux occidentaux, sont encore bien étranges et méconnues par les Togolais. Enfin, il pense qu’il faudrait que les partis politiques du Togo prennent en mains une formation à la citoyenneté et aux notions relatives à la démocratie. Une formation qui ne pourrait venir que des Togolais eux-mêmes, l’Union européenne devant se borner, selon lui, au simple rôle de soutien aux initiatives qui iraient dans ce sens<br /><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3LXmqe7LNct-7PDQ8jyVAV1BHndciHxwqkU6_Xr7ENGfliqYwBk4_ARhG4E1x4QMkDTNjbMtTN418qAvjGblaosh-WVJ7rfzNv-wX2kqp04WyctO2_jm65GPe6wvbUYIpIGxvH9tXd5xt/s1600-h/Lome+Fl+04+-+mobilette.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5054545513045611906" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi3LXmqe7LNct-7PDQ8jyVAV1BHndciHxwqkU6_Xr7ENGfliqYwBk4_ARhG4E1x4QMkDTNjbMtTN418qAvjGblaosh-WVJ7rfzNv-wX2kqp04WyctO2_jm65GPe6wvbUYIpIGxvH9tXd5xt/s400/Lome+Fl+04+-+mobilette.jpg" style="cursor: pointer; margin: 0pt 10px 10px 0pt;" /></a><br />Toutes les rencontres, toutes les discussions que l’on peut avoir amènent immanquablement à parler de démocratie et d’honnêteté en politique. Malgré la lassitude exprimée par les uns et la perte de patience exprimée par les autres, les espoirs sont grands dans futures les transformations du régime annoncées par le Président Gnassingbé et pour voir la fin d’un système basé sur le clientélisme et la corruption au profit de la seule famille Eyadema.<br /><br />Déjà les esprits se libèrent autour du sodabi (alcool local) ou du t’chouk (bière locale à fermentation spontanée) tout le monde donne sont avis sur tout, aucun sujet ne semble plus tabou…<br /></span><span class="fullpost"><span style="font-size: 85%;">(1)Kotokoly : ethnie locale de la région de Kara<br /></span></span><span class="fullpost"><span style="font-size: 85%;">Autre crocodile<br /><a href="http://www.ufctogo.com/article.php3?id_article=396">http://www.ufctogo.com/article.php3?id_article=396</a><br /><br />La fiche sur le Togo de Wikipédia<br /><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Togo">http://fr.wikipedia.org/wiki/Togo</a><br /><br />À propos des PPMR<br /><a href="http://www.deltgo.cec.eu.int/fr/projets/ppmr.htm">http://www.deltgo.cec.eu.int/fr/projets/ppmr.htm</a><br /><br />À propos du « dialogue inter-togolais »<br /><a href="http://www.icilome.com/nouvelles/news.asp?id=70&idnews=6445&f=">http://www.icilome.com/nouvelles/news.asp?id=70&idnews=6445&f=</a><br /><a href="http://www.afrik.com/article9765.html">http://www.afrik.com/article9765.html</a><br /><a href="http://fr.allafrica.com/stories/200703121369.html">http://fr.allafrica.com/stories/200703121369.html</a><br /><br />À propos du président<br /><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Faure_Gnassingb%C3%A9ici">http://fr.wikipedia.org/wiki/Faure_Gnassingb%C3%A9ici</a><br /></span></span><span class="fullpost">- photos: Pierre capoue - Togo 2006</span><br />
<div style="text-align: right;">
juin 2006 - Pierre Capoue</div>Pierre Capouehttp://www.blogger.com/profile/14132394521312281613noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5780537099667342367.post-72963381567289507662007-03-15T18:01:00.000+00:002012-01-12T16:47:31.484+00:00Arts, artisanat et tourisme à Kpalimé.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgywfWgSgizOxthdQ6bMJ8EI-xgH-PfOF-WMOQpuPpG1fl87CoXWGWfyx_sJB-_c30Do0iNTJ6Ks0xmdFYRWhA11cXhEA-U5a_FRIuH28K5vKxqbJX3vMwf53HqliGrpVHNshdZl0UhZT7X/s1600-h/DSC_0202.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5042232834297231538" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgywfWgSgizOxthdQ6bMJ8EI-xgH-PfOF-WMOQpuPpG1fl87CoXWGWfyx_sJB-_c30Do0iNTJ6Ks0xmdFYRWhA11cXhEA-U5a_FRIuH28K5vKxqbJX3vMwf53HqliGrpVHNshdZl0UhZT7X/s320/DSC_0202.jpg" style="cursor: pointer; float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt;" /></a><br />
<span style="font-weight: bold;">Kpalimé c’est la ville des artistes au Togo, située dans le district de Kloto à proximité de la frontière avec le Ghana. Nichée au creux des montagnes de l’ATAKORA, la ville accueil le Collège d’Enseignement Artistique et Artisanale (C.E.A.A.). Futurs artisans et futurs artistes y suivent un enseignement les préparant pour le bac, parallèlement à une formation technique : sculpture sur bois, batik, couture, macramé etc.. </span><br />
<br />
<br />
<span class="fullpost"><br /><br />Monsieur LOTA Belagnima y est professeur de dessin et artiste peintre. Il explique qu’au Togo on juge d’abord la valeur d’un artiste sur son niveau d’étude avant même de regarder la qualité de son travail. Le C.E.A.A. est pourtant, potentiellement, un formidable outil. Mais si en apparence une certaine activité règne dans les ateliers, tout les cours ne sont pas assurés. Ainsi il n’y a aucun professeur d’histoire de l’art et donc aucun cours sur les arts traditionnels, leur histoire et leurs évolutions. Monsieur Loti ajoute encore qu’ici les élèves apprenne les techniques de base mais qu’aucun suivit artistique n’est assuré. En conséquence, les artisans qui sortent de l’école auront bien du mal à devenir des artistes.</span><br />
<a name='more'></a><span class="fullpost"><br /><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJ4YSpqZFzP5JI179y8JHBrjpupoXrw7SmkyzKnmkxrSWwRWWhOcRGQI07v0dLZ6Fkpa3XmzOexYvIibctGCqtZ2lzyyD4O7WnYgvgbu4ccfjw8rkMvwczzVMgy2ggA92xmJaSQDblsG2S/s1600-h/2006-05-11_17-47-37.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5042245749263890658" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJ4YSpqZFzP5JI179y8JHBrjpupoXrw7SmkyzKnmkxrSWwRWWhOcRGQI07v0dLZ6Fkpa3XmzOexYvIibctGCqtZ2lzyyD4O7WnYgvgbu4ccfjw8rkMvwczzVMgy2ggA92xmJaSQDblsG2S/s400/2006-05-11_17-47-37.jpg" style="cursor: pointer; float: right; margin: 0pt 0pt 10px 10px;" /></a><br />Avec le C.E.A.A. la ville à attirée bon nombre d’artisans mais aussi d’artiste, qui comme Ignace VOVOR explore les formes traditionnelles mâtinée de « vaudou ». Au travers d’œuvre qui sont le reflet de son temps, Ignace propose d’explorer les réalités sociales et politiquer du Togo. C’est pour cela que ses assemblages rassemblent tant des objets du quotidien que des objets de cultes, comme ces forme masculine et féminine de la tradition vaudou, assemblées dans simulacre de sacré.<br /><br />Dans son petit atelier galerie, Ignace Vovor invite les curieux à s’interroger sur son travail. Et les premiers sont les togolais eux même pour qui cette liberté de formes et de créations semble totalement inédite. Ignace très conscient de cela s’est d’ailleurs engagé dans une démarche d’ouverture et d’éducation aux arts. Ancien professeur, il sillonne la région présentant et expliquant ses créations tantôt dans des écoles tantôt à qui veut bien l’écouter. Cette démarche, vraiment pédagogique, entremêle de la sorte théâtre, déclamation, peinture et sculpture. Il explique qu’au début, quand il venait d’ouvrir son atelier, il avait placé à l’extérieur une de ses sculptures et que les gens s’arrêtaient pour commenter, le traitant de fou s’en comprendre. Puis petit à petit cette forme est entrée dans les habitudes et à permit au curieux de venir s’intéresser au reste de son travail. Enfin, plusieurs hôtel et bar de la région lui ont pris des œuvres pour les exposer dans leurs établissements. Ses œuvres pour originale qu’elles sont renvois pourtant immanquablement à une image « d’Afrique » et du Togo plus particulièrement. Il est vrai aussi que la différence avec le travail des artisans est nette. Mais quelque fois, la maîtrise de certain de ces sculpteur sur bois ne peut manquer de nous renvoyer à l’art. Malgré la fabrication en série de pièces semblable, la main qui les façonne est toujours différente, quand bien même elle est attachée au même bras. Alors parfois une forme sort du lot, plus tendue, plus simple, plus pur. A ce moment peut-être n’est ce plus toute à fais de l’artisanat mais une création artistique. Charge au voyageur, amateur ou collectionneur de reconnaître ces formes et de trouver dans ces séries l’objet qui sort du lot.<br /><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwavHksUl0kWcRr539umQyyAL59n9ulNJ7ijpOdH1CDlPbfwCmCfwrOKzzx6wUYCz7XznNbKmtaYeNqB32Q8dKcjKsKedVxL0EIJ9bnmxzTftmKzUWvlODL6HuWIiEuCMevR1oPRatMhgE/s1600-h/2006-05-08_12-30-51.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5042237494336747714" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwavHksUl0kWcRr539umQyyAL59n9ulNJ7ijpOdH1CDlPbfwCmCfwrOKzzx6wUYCz7XznNbKmtaYeNqB32Q8dKcjKsKedVxL0EIJ9bnmxzTftmKzUWvlODL6HuWIiEuCMevR1oPRatMhgE/s400/2006-05-08_12-30-51.jpg" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><br /><br />Surfant sur cette vague et profitant du fait que le Togo à été longtemps une des première destination touristique d’Afrique (jusqu’au dernière élections de l’été 2005, si l’on excepte les événement de 1992). On peut croiser bon nombre de peintres amateur, touche à tout, pas toujours dénués de talent d’ailleurs, mais qui produisent exclusivement à destination des touristes. Comme Prosper, guide, entomologiste et peintre naïf qui profite de ses visites guidées pour tenter de vendre ses « œuvres ».<br /><br />Avec le « coup de force » de l’année dernière c’est toute l’industrie du tourisme qui s’est effondrée et avec elle les maigres revenus de toutes les petites personnes qui directement ou indirectement vivaient de la présence des touristes. Et l’augmentation du prix pétrole n’a rien fait pour arranger les choses, bien au contraire. Professeurs, gérants d’hôtels ou cafetier, ils sont nombreux à vivre avec moins de 12.000 CFA par mois (soit 18.29 Euros ou 23.1 Dollars US) et c’est déjà un bon salaire. Alors que pour faire les 120 Km séparant Kpalimé de Lomé il faut déjà compter 1.750 CFA pour s’entasser à dix, plus les colis, dans une minuscule camionnette appelé bus (taxi-brousse). Il y a moins d’un an le même trajet ne coûtait que 1.200 CFA. Par extension, l’évolution de cette pression financière sur tous les secteurs de l’activité économique rend les relations avec les touristes plus difficiles. En effet c’est la course au moindre CFA et les blancs représentent pour beaucoup une source de revenus non négligeable, voir leur seule source de revenus.<br /><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxs4Fv08JBnhsLawKoR1WLKXCpPGkmqbYMGL2yewIZhiDTho0uO3DsN5nCQzQevlNoY-7w_VuuS_6-pbnOpAApUTEk4tVN5MYuSc9RPDu0X9i2xg4xrSlqvRTSIUywml27rluaMcBXKdAI/s1600-h/2006-05-08_11-58-39.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5042243021959657682" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxs4Fv08JBnhsLawKoR1WLKXCpPGkmqbYMGL2yewIZhiDTho0uO3DsN5nCQzQevlNoY-7w_VuuS_6-pbnOpAApUTEk4tVN5MYuSc9RPDu0X9i2xg4xrSlqvRTSIUywml27rluaMcBXKdAI/s400/2006-05-08_11-58-39.jpg" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><br /><a href="http://www.wistiti.fr/capoue:tg">Pour voir toute les Photos du Togo : </a><br /><br />- photos: Pierre capoue - Togo 2006</span><br />
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juin 2006 - Pierre Capoue</div>Pierre Capouehttp://www.blogger.com/profile/14132394521312281613noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5780537099667342367.post-86551394293596888882007-02-07T15:31:00.000+00:002012-01-12T17:05:46.619+00:00Attention au péril jaune, quand la Chine s’éveillera … (tralala)<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeVa0ahRi8iZjm5t2JwT2pnB-XqToLpSUdBRT2H5yoDH9Mvp_WRvRs8WtKbbk0wrY0aUNQuWBMX9HBf4zoeBO77SCNvQPpR2tGp-ut-R5A2Xi8-LWg3jPMRWvZ5kgqGW_F79wn-G9T6LA-/s1600-h/2004-04-21+07-06-21.JPG"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5028830476139635042" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjeVa0ahRi8iZjm5t2JwT2pnB-XqToLpSUdBRT2H5yoDH9Mvp_WRvRs8WtKbbk0wrY0aUNQuWBMX9HBf4zoeBO77SCNvQPpR2tGp-ut-R5A2Xi8-LWg3jPMRWvZ5kgqGW_F79wn-G9T6LA-/s400/2004-04-21+07-06-21.JPG" style="cursor: pointer; float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt;" /></a><span style="font-weight: bold;">Depuis deux ou trois ans maintenant tous les regards sont tournés vers la Chine et l’Empire du Milieu nourrit tous les fantasmes. Nous avons oublié que jusqu’au 19ème siècle la Chine était la première puissance économique du monde. Aujourd’hui Pékin pour soutenir sa formidable croissance économique doit, comme tous les états industrialisés (U.E., USA, Japon …) chercher en permanence de nouveaux marchés. </span><br />
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<li><a href="http://togo2006-pc.blogspot.com/2007/02/attention-au-pril-jaune-quand-la-chine.html#hopital">"L'hôpital Chinois"</a></li>
<li><a href="http://togo2006-pc.blogspot.com/2007/02/attention-au-pril-jaune-quand-la-chine.html7#coop">Coopération et transmission de savoir</a></li>
<li><a href="http://togo2006-pc.blogspot.com/2007/02/attention-au-pril-jaune-quand-la-chine.html#evo">Evolution des questions sanitaires</a></li>
<li><a href="http://togo2006-pc.blogspot.com/2007/02/attention-au-pril-jaune-quand-la-chine.html#strat">La stratégie chinoise</a></li>
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Dans son livre, « L’Empire et les Nouveaux Barbares » Jean-Christophe Rufin (1), au début des années quatre-vingt-dix, nous parlait entre autres des territoires d’Afrique, abandonnés par les industriels occidentaux et par les ONG caritatives, en passe de devenir de nouvelles « terra incognita » sur nos cartes de géographie, c’était peut-être un peu vite oublier la Chine. En effet si, sur toute une série de produits, la Chine et l’Occident se rencontrent et se combattent pour conquérir ou conserver des marchés. Les industriels chinois et leur gouvernement en cherchant des espaces commerciaux non saturés ou non monopolisés par les entreprises des pays occidentaux, se sont tout naturellement tournés vers l’Afrique, désertée par les anciens pays coloniaux. Et maintenant nous découvrons que l’Afrique roule en motos chinoises, que l’Afrique consomme chinois.<br />
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<span style="font-size: 130%; font-weight: bold;"><a href="http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=5780537099667342367" name="hopital">"L'hôpital Chinois"</a></span><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisprsYPLjkuv-6Pagq0Iv0P3vcKn0Sp9aeo89eK2SBzdIf7Qcycdp_cZUibtJV-ZzRwlGM1G1XFqLiFjPmX-KaUhrBA267T7rk9xkU5fvV4Gpx_SVgbJCabE5qISuQlIYSh9FoOo-zDKMu/s1600-h/2006-05-16_11-03-02.JPG"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5028832344450408850" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisprsYPLjkuv-6Pagq0Iv0P3vcKn0Sp9aeo89eK2SBzdIf7Qcycdp_cZUibtJV-ZzRwlGM1G1XFqLiFjPmX-KaUhrBA267T7rk9xkU5fvV4Gpx_SVgbJCabE5qISuQlIYSh9FoOo-zDKMu/s400/2006-05-16_11-03-02.JPG" style="cursor: pointer; float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt;" /></a>À Kara dans le Nord du Togo, au Centre Hospitalier Régional (CHR) de Kara-Tomdé, aussi appelé « l’hôpital chinois », la coopération chinoise est une réalité depuis plus de 30 ans. Des équipes de médecins viennent de Chine par rotation de deux ans. Le chef de la délégation chinoise, GUO Yuanchao, spécialiste en chirurgie abdominale, explique qu’ils sont la 16ème équipe en poste à Kara. Toute la journée ils reçoivent des patients, souvent à des stades de pathologie très avancés. Le docteur GUO montre ainsi la photo, avant et après opération, d’un jeune homme d’une vingtaine d’années atteint d’un goitre particulièrement disproportionné. Il nous dit que c’est ce genre de cas qui fait son quotidien. Colette KOKOA, responsable de la coopérative des handicapés de Niamtougou (CODHANI) confirme et explique que l’on va à l’hôpital en dernier ressort. D’abord, les malades vont consulter les marabouts et les guérisseurs traditionnels, puis ils vont essayer de prendre des médicaments par eux-mêmes (automédication) à la pharmacie (allopathie occidentale ou pharmacopée chinoise – nous reviendrons là-dessus plus loin) et c’est seulement après tout cela que l’on commence à envisager de se rendre à l’hôpital. Il est vrai que malgré le coût réduit et le service social, avec étalement des remboursements des frais médicaux (unique au Togo), même « l’hôpital chinois » reste cher pour la plus grande partie de la population.<br />
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Le service social du CHR de Kara c’est l’initiative de monsieur ADOM’AKO YAO BILANALS, le directeur de l’hôpital. En poste depuis une douzaine d’années, il espère pouvoir moderniser son hôpital, introduire des méthodes de gestion hospitalière moderne, telles qu’on les enseigne en Europe. Mais il se heurte encore à son conseil d’administration rétif à ces changements. S’il a pu mettre en place son service social, dans un pays qui ne connaît pas la « sécurité sociale », c’est parce qu’il a su démontrer que l’introduction de facilités de paiement pouvait, à terme, augmenter la rentabilité de l’hôpital, car permettant à tout un ensemble de personnes aux revenus très faibles de pouvoir malgré tout honorer les honoraires médicaux pour les soins reçus.<br />
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<span style="font-size: 130%;"><span style="font-weight: bold;"><a href="http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=5780537099667342367" name="coop">Coopération et transmission de savoir</a></span></span><br />
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En ce qui concerne la présence des Chinois, Monsieur ADOM’AKO YAO porte un regard lucide et tout en nuances, il sait que la coopération chinoise est entièrement liée à la conclusion de contrats pour l’importation de produits manufacturés par les industriels de Chine. Mais comment se passer de ces médecins, de leurs médicaments, en moyennes 15% moins chers que ceux produits par les grandes firmes occidentales et tout aussi efficaces ?<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdf-AYYbl8ZWcu7MjKYAUprwHjdHtshIU8sNtDe6jHYeOeppk-PDe6RKKbPEbqXCtU0Ao_xJcx14NY8nzw56XWsN_DPj1zr-kMZ4UFOcg6uM7FWa2-inebI4KVEJGZl6RBm0iCrtJ7k6hC/s1600-h/2006-05-15_12-14-59.JPG"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5028832645098119586" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjdf-AYYbl8ZWcu7MjKYAUprwHjdHtshIU8sNtDe6jHYeOeppk-PDe6RKKbPEbqXCtU0Ao_xJcx14NY8nzw56XWsN_DPj1zr-kMZ4UFOcg6uM7FWa2-inebI4KVEJGZl6RBm0iCrtJ7k6hC/s400/2006-05-15_12-14-59.JPG" style="cursor: pointer; float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt;" /></a>La délégation chinoise se compose d’une dizaine de médecins accompagnés d’une seule interprète qui court entre les différentes demandes de traduction. Traumatologie, ophtalmologie, etc. les différentes spécialisations représentées à Kara ne sont pas toutes de même niveau de qualité. Le directeur du CHR estime à ce jour que si la collaboration avec le chirurgien spécialisé en traumatologie est bonne, il n’en va pas de même dans toutes les autres disciplines. De même au niveau du transfert de compétence cela dépend beaucoup de la bonne volonté des praticiens, si la transmission est bonne dans le service de traumatologie, elle l’est semble-t-il beaucoup moins pour le service d’ophtalmologie par exemple. Comme en gynécologie où problèmes de traduction obligent, deux traducteurs doivent parfois être présents simultanément lors des consultations. Un premier traducteur traduit en français pour les personnes ne parlant que leur langue locale, comme le Kabyé, un second est alors nécessaire pour traduire du français vers le chinois. Cette multiplication des intermédiaires n’est guère propice à l’établissement d’un climat de confiance indispensable à une bonne consultation. Le directeur du CHR constate aussi que les termes de la coopération semblent avoir évolué ces dernières années vers une plus forte intégration avec le monde de l’économie. C'est-à-dire que l’hôpital qui disposait de facilités pour l’entretien du matériel technique doit maintenant passer par des contrats de maintenance auprès de firmes privées chinoises, alors que précédemment cela faisait partie du « package » de la coopération sino-togolaise.<br />
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En ce qui concerne l’équipe chinoise, ils avouent que leurs deux années d’expérience en Afrique ne sont pas valorisées. De retour en Chine ils devront même reprendre des stages pour se remettre à niveau. Même si pour les médecins leur séjour en Afrique représente une forte expérience personnelle, confrontés à des pathologies très variées présentant des stades de gravité très divers. Seul Cai Hong, l’interprète, pourra un peu faire valoir ses deux années d’expérience dans un pays francophone. Ils admettent aussi assez facilement que pour la motivation c’est l’Etat chinois qui leur demande ses deux ans de coopération, même si la situation sanitaire souvent dramatique ici ne les laisse pas indifférents. En théorie chaque membre de l’équipe a droit à un mois de congé par année passée au Togo. Mais en pratique ils ne prennent pas ces vacances préférant les capitaliser pour la fin de leur séjour et pouvoir ainsi avoir deux mois pour peut-être voyager avec leur famille, enfin retrouvée. En effet, les coopérants chinois viennent seuls en Afrique, il ne garde contact avec leur famille restée au pays que grâce à internet pour l’essentiel.<br />
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L’horaire de travail des Chinois leur impose cinq heures de travail par jour à l’hôpital : le matin de 8 heures à 11 heures 30 et l’après-midi de 15 heures à 16 heures 30. Pour monsieur ADOM’AKO YAO cet horaire imposé ne convient pas à un nombre important de patients qui viennent de loin et qui arrivent trop tard pour la consultation du matin, alors que la consultation de l’après-midi est trop tardive pour leur permettre de rentrer dans leurs villages. Une situation qui les oblige à devoir trouver un logement pour une nuit au moins, alors que les frais engagés pour se rendre à l’hôpital sont déjà importants pour eux. Il a pu obtenir récemment, en concertation avec le chef de l’équipe chinoise, de regrouper toutes les heures le matin entre 7 heures et midi. Il reste à se demander pourquoi ne travaillent-ils que cinq heures par jour et que font-ils le reste de la journée ? Selon monsieur ADMO’AKO, ils restent confinés dans leurs hôtels, sans marquer le moindre intérêt pour la vie de la ville où ils résident. Ils ne s’intéressent pas, non plus, aux pratiques des marabouts et des guérisseurs traditionnels, ni à leur pharmacopée. Toutefois, ce dernier point peut être mis en relation avec le fait que leur expérience de la médecine traditionnelle africaine se résume à des patients mal soignés arrivant en désespoir de cause à l’hôpital.<br />
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Tous les Chinois de la coopération avec l’Afrique sont toujours payés en RMB (devise chinoise) sur leur compte en Chine. Leur salaire reste le même que celui qu’ils percevaient en Chine, augmenté seulement d’une petite prime pour l’éloignement. Une petite partie de leur salaire est toutefois convertie en dollars pour couvrir les menues dépenses qu’ils pourraient avoir durant leur séjour. Il faut encore savoir que si la Chine paye les salaires de ses médecins, leurs billets d’avion ainsi que tous les frais relatifs à leur séjour sont à charge de l’Etat togolais qui leur paye les meilleurs hôtels disponibles. C’est, à demi-mot, que monsieur ADOM’AKO tire le constat que la coopération chinoise coûte de plus en plus cher à l’Etat togolais et au CHR, même si tout le matériel et les médicaments viennent directement de Chine.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMsrnE_bAvRpHtgAeTPOIMhoM-otxABILvPC8GtnwzBn6zl-yQsWzkESNXxmMRBD2BuaEn2RwrD20Wdj7OTNxWcqNjB-dB-B0qX1EqlgGBhu96LlEvn00LH6xJUFUGxICh-n_6VZz6lwiS/s1600-h/2006-05-16_12-05-05.JPG"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5028831846234202498" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMsrnE_bAvRpHtgAeTPOIMhoM-otxABILvPC8GtnwzBn6zl-yQsWzkESNXxmMRBD2BuaEn2RwrD20Wdj7OTNxWcqNjB-dB-B0qX1EqlgGBhu96LlEvn00LH6xJUFUGxICh-n_6VZz6lwiS/s400/2006-05-16_12-05-05.JPG" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><br />
Aujourd’hui avec l’arrêt officiel de coopération entre l’Union Européenne et la mise à l’index du Togo par la communauté internationale, ayant pour conséquence un effondrement du tourisme, les Chinois sont plus présents que les Occidentaux et dans des secteurs de l’économie et de la coopération de plus en plus vastes. En témoigne ainsi monsieur D’Almeida, directeur du centre de transmission du pic d’Agou dans le district de Kloto, dont les installations vétustes devraient être très prochainement remplacées par une firme chinoise, nous dit-il. Alors qu’antérieurement c’était les Français puis les Italiens qui avaient fourni les équipements de retransmission dans le cadre de leurs programmes de coopération.<br />
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<span style="font-size: 130%;"><span style="font-weight: bold;"><a href="http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=5780537099667342367" name="evo">Evolution des questions sanitaires</a></span></span><br />
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CODHANI est l’exemple type des conséquences du retrait européen en matière de coopération. C’est une petite coopérative qui offre un travail rémunéré à des personnes présentant toute sorte de handicaps physiques. Pour survivre, la coopérative organise la vente de ses produits, principalement des batiks à destination des touristes. Le solde budgétaire étant couvert grâce au soutien du DED (Deutscher Entwicklungsdienst : la coopération allemande). D’une part, la mise à l’index du pays a fait fuir la très grande majorité des touristes, avec pour conséquence l’effondrement des ventes des produits de la coopérative. D’autre part, La DED suivant les directives européennes a suspendu ses subventions. Conséquence, les ventes qui pouvaient atteindre un million de CFA par mois plafonnent difficilement aujourd’hui autour de 500.000 CFA, alors que l’équilibre budgétaire de la coopérative nécessite près de 34 millions de CFA par an. Pour une petite coopérative comme CODHANI, la situation actuelle signifie à plus ou moins court terme la faillite, privant du même coup ses 51 membres coopérateurs handicapés de leur seule source de revenus. D’autre part avec la responsable Colette KOK OA et un jeune opticien du CHR, on peut constater certaines évolutions dans les pathologies handicapantes. Ainsi, si la poliomyélite semble en baisse, grâce entre autres aux campagnes de vaccinations proactives (se rendant directement dans les villages), ils constatent, a contrario, une évolution inquiétante de toute une série de maladies liées aux yeux, entraînant des cécités partielles ou totales. Deux phénomènes semblent aujourd’hui liés à cette évolution. D’une part des cataractes liées à l’absence de protection anti-UV pour les yeux et d’autre part des pathologies liées au diabète des parents. Par ailleurs malgré les campagnes de vaccinations gratuites organisées par les grosses ONG internationales (OMS, Unicef…) l’utilité de la vaccination est encore largement ignorée par les parents dans les campagnes. Il est vrai aussi, comme à l’hôpital de Baga, que les campagnes de consultation en ophtalmologie tournent au ralenti depuis la mort du père Eyadema (l’ancien président) et les événements ayant entouré les élections de l’été 2005.<br />
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<span style="font-size: 130%;"><span style="font-weight: bold;"><a href="http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=5780537099667342367" name="strat">La stratégie chinoise</a></span></span><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWvzUUwV8ruVeHwpk1dX2ukAlb3ia4sHKiFiYbQmZKcwkWgUJNCpNZtB7KcysXqoZoU4ecMHbe-wFXEwCG8XFfW1suKgTLrLF5EQ2xr0UIMERhdi59JLicMQHy6AMaTfCCikjnvCEwICdM/s1600-h/2004-04-22+03-56-23.JPG"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5028831322248192370" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWvzUUwV8ruVeHwpk1dX2ukAlb3ia4sHKiFiYbQmZKcwkWgUJNCpNZtB7KcysXqoZoU4ecMHbe-wFXEwCG8XFfW1suKgTLrLF5EQ2xr0UIMERhdi59JLicMQHy6AMaTfCCikjnvCEwICdM/s400/2004-04-22+03-56-23.JPG" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><br />
Une des stratégies chinoises consiste à proposer leur coopération et d’envoyer leurs coopérants là où les occidentaux s’en vont, comme au Burundi, au Rwanda, en Algérie ou à Djibouti. Au total, la Chine a des programmes de coopération médicale, pour ne parler que des médecins, avec 44 pays d’Afrique soit plus de 2000 médecins envoyés par Pékin. Une autre stratégie consiste, elle, à proposer des produits manufacturés moins cher que les firmes européennes à des populations qui de toute façon n’ont pas les moyens de se payer des produits de marques… c’est ainsi qu’à côté des motos, des climatiseurs et des autres produits issus de l’industrie chinoise, la Chine est aussi présente au Togo via sa pharmacopée. Un peu partout dans le pays, on peut croiser des pharmacies tenues par des Chinois qui proposent un large éventail de la production de la pharmacologie chinoise. Ces enseignes, selon Cai Hong, sont installées à titre privé. Les produits proposés sont directement importés des grands laboratoires chinois, ce qui constitue leur seule garantie de qualité. Aucune étude ou contrôle n’existe pour ces pharmacies, ni semble-t-il de la part des autorités togolaises, ni de la part du gouvernement chinois.<br />
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Les liens entre coopération humanitaire, raison d’état et réalisme économique ont toujours prévalus dans les politiques des pays industrialisés envers l’Afrique. Faut-il s’étonner qu’aujourd’hui la Chine fasse de même ? La difficulté est d’admettre que la chine n’est peut-être pas un pays en développement et qu’il est tant de regarder les relations extérieures de la Chine comme nous examinons les politiques extérieures des autres pays industrialisés.<br />
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<span style="font-size: 85%;">(1)Jean-Christophe Rufin ; L'empire et les nouveaux barbares ; J.-Cl. Lattès, 1991<br /><br />Photos: Pierre Capoue - Chine 2004<br />Photos: Pierre Capoue - Togo 2006</span><br />
<div style="text-align: right;">
<span style="font-size: 85%;">Juin 2006 - Pierre Capoue</span></div>Pierre Capouehttp://www.blogger.com/profile/14132394521312281613noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-5780537099667342367.post-2922658888973820192007-01-14T18:09:00.000+00:002012-01-12T16:48:02.503+00:00Arrivée à Lomé<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0Tu78rSkhE_PKapWMwiTKZr7kK4nIgPkhAEokiJhuWfhiq7b6cvpkEk1OT3DL11psNKz_1ZWhV2aGZQPDqCunq7s76-zuspqCmgTbc3Ibd1awgnsQ2I7iI6hZL9gsi7UwdMUXLEsW8PVs/s1600-h/2006-05-01_12-00-12.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5019954440891146514" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0Tu78rSkhE_PKapWMwiTKZr7kK4nIgPkhAEokiJhuWfhiq7b6cvpkEk1OT3DL11psNKz_1ZWhV2aGZQPDqCunq7s76-zuspqCmgTbc3Ibd1awgnsQ2I7iI6hZL9gsi7UwdMUXLEsW8PVs/s320/2006-05-01_12-00-12.jpg" style="cursor: pointer; float: left; margin: 0pt 10px 10px 0pt;" /></a><br />
<span style="font-weight: bold;">Lomé minuit, l'avion n'a que trois heures de retard. Il fait encore 29 degré et il y a 90% d'humidité. Plus tard cette nuit il y aura de l'orage et enfin de la pluie.</span><br />
<span class="fullpost"><br /><br />La grande maison de Thierry fourmie de personne. Il y a là des amis Ghanéens et Nigérians qui sont accueillis en tout simplicités.<br />Même si nous sommes dans un quartier plutôt aisé l'eau courante s'y résume le plus souvent à un filet d'eau et pas à tous les robinets encore.<br /><br />Première journée à Lomé, Thierry, me confie aux bons soins de Kwam, le cuisinier de la maison.<br />Avec celui-ci nous enfourchons deux mots-taxi direction le grand marché de Lomé, un capharnaüm d'échoppes qui s'étalent au milieu de petites rues étroites de terre battues.<br />L’ambiance et les odeurs auraient vite fait de nous renvoyer à la biographie de Henry de Monfred, tant que l'on ne croise pas l'échoppe du boucher.<br />C'est encore le matin, la chaleur n'est pas encore à son comble mais déjà les viandes laissées tel quelles sur l'étale de bois embaume les fragrances caractéristiques de la pourriture et de la décomposition des chairs animales. Nous nous arrêtons un peu plus loin pour acheter quelques légumes.</span><br />
<a name='more'></a><span class="fullpost"><br /><br />Nous les blancs (Iovos), nous somme tous très riche, à notre simple vue s'illumine toutes les promesse de prospérité. Il est alors difficile d'être un bon candide, innocent pouvant aller et venir, devisant de-ci de-là. Car toujours nous somme comme des promesses d'avenir meilleur, source de devise, moteur du commerce. Ha-kpé (merci) suffit souvent à chasser ses illusions.<br /><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfTcryVyx883D4JtNiokgO8hlB4itFYahkgko0T1WlhFwv257WKS1aH2kiJuGJH6c9HqAgUKYD_Ivwd1fblg2nzcXxPguLc3xhl2E9A0htBTYEuvOS5Z1G_6Vk_Qru_MVf_OeZQqoYTwj9/s1600-h/2006-05-02_15-35-10.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5019955540402774306" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfTcryVyx883D4JtNiokgO8hlB4itFYahkgko0T1WlhFwv257WKS1aH2kiJuGJH6c9HqAgUKYD_Ivwd1fblg2nzcXxPguLc3xhl2E9A0htBTYEuvOS5Z1G_6Vk_Qru_MVf_OeZQqoYTwj9/s320/2006-05-02_15-35-10.jpg" style="cursor: pointer; float: right; margin: 0pt 10px 10px 0pt;" /></a>Kwam, le cuisinier, avec qui je découvre Lomé est un homme de 51 ans, ancien cuisinier d'un ministre, chez qui il a appris le métier, ancien cuisinier du représentant de "DUCRO" au Togo. Il a l'espoir d’un jour pourvoir de monter sa propre affaire : soit dans la fabrication de meuble en "teck" pour l'exportation avec son frère; soit en achetant une moto pour la loué à un "taximen".<br />Monsieur "Kwam" a bien réfléchit à ce dernier projet. Il veut une bonne moto, une japonaise, pas une chinoise fabriqué à Dubaï et qui ne tiennent que six mois. Cela lui fait un capital de 500.000 CFA à trouver. 450.000 Pour la moto et 50.000 pour les papiers (Une moto chinoise ne lui coûterait que 350.000). Ensuite il la louerait pour 2.000 CFA la journée, gratuit le dimanche, charge au chauffeur d'assurer l'essence et l'entretiens.<br /><br />Monsieur kwam a 8 enfants avec 4 femmes, la formation professionnel de ses enfants lui coût entre 30.000 et 35.000 CFA par technique. Ainsi pour l'aîné de ses fils (20 ans), il aimerait qu'il puisse suivre une formation dans une entreprise en mécanique et soudure. Cela lui coûterait donc 70.000 CFA soit 35.000 pour la mécanique et 35.000 pour la soudure. Même avec ses 60.000 CFA, ce qui est un très bon salaire de son propre aveux, il est difficile d'assurer un avenir à ses enfants.<br /><br /><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgru83goGRx9UrrAF9Iq0pJwPr9fzUTaT_xQ3ZOXVuTTlt-VY5Re3AWBlxoOjlHy_BpbfsYVIyUlH-KAqr_h8LFbt28r-1_VitUG3nuo4j72-623zl6KYW8Z3Cc-sVDfU8Yy3Lr1bbDJdfB/s1600-h/2006-05-06_17-51-46.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5019959676456280370" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgru83goGRx9UrrAF9Iq0pJwPr9fzUTaT_xQ3ZOXVuTTlt-VY5Re3AWBlxoOjlHy_BpbfsYVIyUlH-KAqr_h8LFbt28r-1_VitUG3nuo4j72-623zl6KYW8Z3Cc-sVDfU8Yy3Lr1bbDJdfB/s400/2006-05-06_17-51-46.jpg" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><br /></span>Pierre Capouehttp://www.blogger.com/profile/14132394521312281613noreply@blogger.com0