vendredi 28 septembre 2007

Les églises indépendantes prolifèrent

L'université de Lomé est un endroit plutôt agréable constitué d'un ensemble de petits bâtiments répartis parmi les arbres d'une vaste plaine. Chaque bâtiment regroupe des salles de cours et des bureaux pour les chercheurs et les professeurs, créant ainsi de petites structures scientifiques autonomes. Mais cette première impression laisse rapidement la place à une autre : l'université est en fait à l'image de l'ensemble des structures collectives du Togo qui sont délaissées par les pouvoirs publics. Les bâtiments sont défraîchis pour ne pas dire vétustes, les allées de terre battue ne sont que trous et bosses, les haies, les buissons et ce qui reste de la pelouse sont laissés à eux-mêmes et poussent ou survivent comme ils peuvent.



Monsieur Sambiani, professeur de sociologie d'une petite quarantaine d'années, a publié, en décembre dernier dans la revue "CAMES"(2), un article ayant pour sujet la prolifération des nouvelles églises indépendante au Togo et leurs impacts sur la structuration de la ville de Lomé. Il faut dire que le Ministère de l'Intérieur a enregistré en 2002 près de 250 églises différentes et plus de 400 en 2005.

lundi 18 juin 2007

Raymond Afantchao et les collèges communautaires.


C‘est un homme affable, bien rond de sa personne et pourtant étonnamment agile, monté sur une petite moto il fil à toute vitesse sur les pistes défoncées, toujours pressé. Monsieur Afantchao conduit trois projets de front et en a encore autant en réserve. Boulimique de travail, il multiplie les rendez-vous pour tenter de convaincre les bailleurs de fonds de la validité de ses initiatives. La particularité des projets de monsieur Afantchao réside dans le fait que ce sont des projets pensés par des Togolais, pour le Togo. Ceux-ci prennent en comptes les particularités du pays sans passés par le formatage imposé par les cadres expatriés des ONG internationales.



Les E.D.I.L.

Le grand projet de monsieur Afantchao ce sont les EDIL (Ecole D’Initiative Locale), des écoles primaires créées directement dans les campagnes à la demande de communautés villageoises. Les parents qui y inscrivent leurs enfants prennent en charge le salaire des enseignants, monsieur Afantchao et l’université de Lomé se chargent de former les professeurs, et d’encadrer le projet du point de vue de la pédagogie et pour l’organisation des examens. Ces structures alternatives d’enseignement offrent à des petites communautés isolées une possibilité de scolarisation pour les plus jeunes.

dimanche 29 avril 2007

1er mai 2006 Lomé - entre la bière de T'chouk et le reboisement

Article publié dans le "Drapeau-Rouge" numéro 13 juin 2006
article complet : http://togo2006-pc.blogspot.com/2007/03/1er-mai-2006-lom-entre-la-bire-de.html

C'est le Premier Mai à Lomé, je compte bien me rendre aux manifestations et aux festivités de la fête du Travail. Déjà depuis hier soir la radio togolaise n'a pas arrêté de nous rappeler l'importance du premier mai pour tous les travailleurs. C'est ainsi que j'apprends que l'ensemble des syndicats du Togo va défiler ensemble (en front commun) pour aller remettre leur « cahier de doléances » aux représentants du gouvernement
Arrivé à proximité du rassemblement on constat une forte et ostensible présence policière et militaire. Il est clair que les représentants officiels sont déjà arrivés, garde d'honneur, limousine, voiture blindée finissent de compléter le tableau. Dans la foule des travailleurs amassée quelques panneaux revendicatifs et une plainte « on n'entend pas les discours, ils auraient pu mettre un micro et des haut-parleurs tout de même. »

Si l'ambiance générale paraît décontractée, le regard inquisiteur d'un gendarme et de ses collègues a vite fait de vous calmé. De toute façon il fait déjà trop chaud en cette fin de matinée pour crier quelques slogans. Visiblement, cette espèce de cérémonie solennelle à la mise en scène si cérémonieuse ne nous apprendra rien de plus. D'ailleurs, les travailleurs, avec leurs t-shirts blancs frappés des emblèmes et des sigles de leurs formations syndicales, s'en vont déjà par petit groupe.
Ces groupes qui semblaient suivre, un temps, le même chemin bientôt se séparent et se dispersent dans toute la ville.